En Suisse, lorsque l’on parle d’abricots on pense toute de suite au Valais!

Non sans raison, car le Vieux Pays a érigé ce fruit au rang de symbole cantonal au même titre que les combats de Reines, le Fendant ou le pain de seigle.  Il faut dire qu’avec le microclimat sec et ensoleillé et la rive gauche sablonneuse du Rhône, le terroir est propice à l’abricot. Les abricots valaisans représentent d’ailleurs 98% de la production nationale!

Mais saviez-vous que la véritable patrie de l’abricot est la Chine?

La Petite Histoire…

Dans la région du Xinjiang, il y est cultivé depuis 2000 ans. Aux alentours du premier siècle avant notre ère, il arrive dans le bassin méditerranéen via l’Iran et l’Arménie (d’où  son nom scientifique Prunus armeniaca, Prune d’Arménie).

Sous l’impulsion des Grecs, puis des Romains, la culture de l’abricotier va s’implanter en Syrie, en Turquie, en Grèce et en Italie, mais c’est quelques siècles plus tard qu’il s’établira en France (XVème siècle).

Quant au Valais il faudra attendre 1812 pour trouver les premières mentions d’abricots. Et c’est d’ailleurs à peu près à la même époque que le Vieux Pays découvre Le Luizet.

Ce petit abricot arrive sur les berges du Rhône dans les bagages du Lyonnais Joseph Sablier vers 1875. Il doit son nom à son créateur, l’abbé Gabriel Luizet. Cet ecclésiastique*, botaniste éclairé, l’a créé à Ecully dans la région de Lyon quelques années plus tôt.
(*Décidément en Valais, l’église n’est jamais très loin….)

Très parfumé, idéal pour la distillation, il va envahir la plaine du Rhône et va devenir la variété reine du Canton jusque dans les années 80.
Aujourd’hui on trouve différentes espèces plus ou moins précoces qui nous permettent de déguster ce fruit tout au long de l’été.
Les premiers sur le marché sont l’Orangered et le Vick Royal, viennent ensuite le Goldrich/Jumbo Cot et le Luizet, puis les variétés tardives telles que le Bergarouge, Kioto, Bergeron ou Tardif de Tain.

Le Fruit….

Au printemps, les abricotiers sont les premiers arbres fruitiers à fleurir, avant les cerisiers, pommiers et poiriers. Ce n’est donc pas un hasard si les Romains le nommaient  praecocium (précoce)!

Bien qu’il soit riche en fibres, en minéraux et en vitamines, c’est surtout pour le moelleux de sa chair que l’on craque tout au long de l’été.
En cuisine, les utilisations sont multiples, cru, cuit au sirop, rôti ou séché, mais aussi en tarte, en compote, en confiture etc…

De plus le fruit gardant une belle acidité, on peut aisément le cuisiner dans des plats salés, avec une viande par exemple….

Les Valaisans m’en voudront si je ne parle pas de leur légendaire Abricotine AOP! Il s’agit d’une Eau-de-vie d’abricots composée à 90% de Luizet qui lui confèrent un parfum unique.
Pour ma part j’apprécie particulièrement celle de Bernard et Isabelle Dupont à Saxon et celle de Véronique Mermoud (Abricool) à Fully.

Eh oui! Deux mythes s’écroulent, l’abricot  est d’origine chinoise et  le Luizet d’origine française …
Et si je vous proposais une petite recette pour faire passer tout ça?

« Les Abricots du Valais comme une pêche Melba »

Une recette sympa que je vous avais proposée il y a quelques mois. C’est simple et frais et on peut tout préparer d’avance!

CLIQUER ICI POUR IMPRIMER CETTE RECETTE AUX ABRICOTS!